A la guerre de 1914, le Sana a évacué ses malades entre le 1er septembre 1914 et le 2 février 1915. A la réouverture, pour répondre à la recrudescence de la tuberculose , il aurait fallu agrandir…L’Association de Villepinte, de loi 1901, depuis 1918 est reconnue d’Utilité Publique. Elle reçoit en 1922 de mademoiselle de Sartige le château de Picpus, situé juste de l’autre côté de la rue. Ancien séminaire devenu Foyer maternel après 1905, et qui avait été centre de soins et de convalescence pour les soldats gazés de la guerre.


st_louis.jpgVaste château, avec parc, il fut vite aménagé en 3 services pour femmes mariées c’est ainsi qu’il devint l’annexe de Ste Marie le 30 octobre 1922 L’ensemble de ses pavillons, relié par un souterrain, donnait la possibilité de recevoir en tout 450 malades.

Dès 1925, on commence la vaccination contre la tuberculose et cette nouvelle méthode thérapeutique marque une grande avancée dans cette lutte contre la maladie.

En 1926 dans son rapport à l’Assemblée Générale annuelle, le Dr Pruvost précise:
« Mention doit être faite d’une remarquable méthode de traitement, mais qui ne peut être appliquée qu’à un nombre restreint de malades : nous voulons parler du Pneumothorax artificiel.
«pno.jpgDepuis le début de 1926, grâce à l’examen radiologique complet qu’il nous est désormais possible de faire et de répéter avec l’outillage parfait dont nous disposons, et, étant initiés antérieurement à la pratique de cette méthode thérapeutique, nous avons pu instaurer ce mode de traitement à Villepinte. »
Les vrais progrès thérapeutiques se situent entre 1946 et 1957 avec la découverte des antibiotiques anti-tuberculeux. Les traitements ont permis un temps d’hospitalisation de plus en plus court sauf pour des cas extrêmes; et le traitement devint ambulatoire

La décision fut prise de ramener les dernières malades sur Ste Marie et de fermer le Pavillon St Louis ce qui fut réalisé le 30 juin 1971.

rejeton.jpgL’Association de Villepinte, toujours attentive aux besoins des temps, pris un temps de réflexion et en 1975 une nouvelle vie commence pour le Vieux Sana : L’Association de Villepinte opte pour remplacer progressivement les services de Tuberculose par 2 services de cancérologie et un service de gériatrie (suites hospitalières).
La direction de Sainte Marie est désormais confiée à un Directeur Laïc.
l’Etablissement recevra désormais hommes et femmes parmi les malades.
Toutes ces transformations ont demandé une certaine adaptation y compris dans les soins thérapeutiques et leurs suivis : ce choix de recevoir des malades cancéreux répondait à de profonds désirs chez les soignantes et le médecin du premier service concerné, et nous nous y étions préparés.
Le 11 février 1975, nous recevions donc les 8 premiers malades cancéreux envoyés par l’Institut Curie, les 17 autres allaient suivre et à la fin du mois les 25 lits du service étaient occupés

Les commencements furent lourds à porter : Le personnel au niveau du service était insuffisant , et les deux religieuses infirmières que nous étions devaient être disponibles aussi la nuit à l’appel de la veilleuse de nuit, en attendant de pourvoir à cette pénurie. Manquait aussi la présence d’un psychologue…

Oui, c’était lourd, mais personnellement j’en garde un merveilleux souvenir car l’équipe était soudée autour du Dr Delouche, très compétant. Il partageait son savoir très simplement ; il nous faisait confiance, lorsquil avait testé notre savoir faire. Généreux de son temps et écoutant malades et familles, toujours présent au moindre appel il s’investissait comme nous.

Nous avions une moyenne mensuelle de 5 décès pour 25 malades ; ils nous arrivaient en traitement encore actif avec des chimiothérapies bien que déjà en phase terminale. Psychologiquement c’était éprouvant car plus les malades sont de grands malades, plus se créent des liens entre eux, les soignants et la famille .

A l’époque les malades n’étaient pas toujours au courant de la gravité de leur cas. Par contre la famille savait, et cela créait des situations en porte à faux entre elle et le malade ; elle venait auprès de nous pour chercher une écoute, un soutien : cela faisait partie de notre mission. Tout ceci ne s’oublie pas et ce furent des années de vrai travail professionnel et d’accompagnement moral et spirituel dans bien des cas.
Le poste de Psychologue restait à pourvoir.

A ce moment il y avait beaucoup moins de religieuses, les anciennes parmi le personnel qui résidait sur place avaient pris leur retraite, sauf quelques unes mais les valeurs qui caractérisaient l’Association de Villepinte se sont transmises en s’adaptant au cours des années.
nouv_bat.jpgFin 1990 un nouveau bâtiment moderne, spacieux surgit sur l’esplanade juste parallèlement au vieux Sana , englobant encore un peu plus le vieux château Rouge des origines , qui reste suffisamment présent pour se rappeler aux bons souvenirs de tous…!! Le vieux bâtiment héberge une belle cuisine au rez de chaussée avec ses dépendances; au premier étage la pharmacie dispose de nombreuses pièces et l’autre partie de l’étage est réservée au self du personnel.
Peu à peu les Religieuses ne sont plus présentes que pour visiter les malades. Elles logent à l’autre partie des bâtiments de l’autre côté de la chapelle où la messe est célébrée 5 fois par semaine par l’Aumônier de l’établissement. Les Soeurs soutiennent de leurs prières les malades, les familles et le personnel .
[/Sœur Marie Clarisse/]