En ces jours de la Passion du Christ, je pensais vous partager ma méditation, mais l’homélie du Pape François au dimanche des Rameaux est tellement mieux formulée que la mienne que je vous en donne de grands extraits. Bonne préparation à cette grande fête de Pâques à vous tous.

« Sur le Calvaire, deux mentalités s’affrontent. Les paroles de Jésus crucifié s’opposent à celles de ceux qui le crucifient;  ils répètent le même refrain : « Sauve-toi toi-même ». Les chefs le disent et finalement, l’un des malfaiteurs, qui a écouté, répète l’idée : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même ! » (v. 39). Se sauver soi-même, s’occuper de soi, penser à soi ; pas aux autres, mais seulement à sa santé, à son succès, à ses intérêts ; à l’avoir, au pouvoir, au paraître. Sauve-toi toi-même : c’est le refrain de l’humanité qui a crucifié le Seigneur. Réfléchissons-y.   Mais à la mentalité du Moi s’oppose la mentalité de Dieu ; le sauve-toi toi-même se heurte au Sauveur qui s’offre lui-même. Dans l’Évangile de St. Luc sur le Calvaire, Jésus prend également la parole à trois reprises, comme ses adversaires (cf. vv. 34.43.46). Mais en aucun cas il ne revendique quoi que ce soit pour lui-même ; il ne se défend même pas et ne se justifie pas. Il prie le Père et fait miséricorde au bon larron. Une de ses expressions, en particulier, marque la différence avec le sauve-toi toi-même : « Père, pardonne-leur » (v. 34).

« Lors de la crucifixion, lorsqu’il sent les clous lui percer les poignets et les pieds, essayons d’imaginer la douleur atroce que cela a provoquée. Là, dans la douleur physique la plus aiguë de la passion, le Christ demande pardon pour ceux qui le transpercent. À cet instant, Jésus dit : Père, pardonne-leur., il ne fait pas de reproches aux bourreaux ni ne menace de punition au nom de Dieu, mais il prie pour les méchants. Fixé à la potence de l’humiliation, il augmente l’intensité du don, qui devient par-don.

Frères et sœurs, pensons que Dieu fait de même avec nous : lorsque nous lui faisons mal par nos actions, il souffre et n’a qu’un seul désir : pouvoir nous pardonner.

Regardons le Crucifié. C’est de ses blessures, de ces brèches de douleur causées par nos clous, que jaillit le pardon

– Regardons Jésus sur la croix et méditons sur le fait que nous n’avons jamais reçu de meilleures paroles : Père, pardonne.

– Regardons Jésus sur la croix et constatons que nous n’avons jamais reçu un regard plus tendre et plus compatissant.

« Merci Jésus : tu m’aimes et me pardonnes toujours, même quand j’ai du mal à m’aimer et à me pardonner ». Là, alors qu’on le crucifie, au moment le plus difficile, Jésus vit son commandement le plus difficile : l’amour des ennemis, réagir aux clous de la vie avec amour, aux coups de la haine avec la caresse du pardon. Jésus nous apprend aujourd’hui à briser le cercle vicieux du mal.

Nous, les disciples de Jésus, suivons-nous le Maître ou notre propre instinct rancunier ? C’est une question que nous devons nous poser  »

Pape François