Sophia partage l’histoire de sa vocation
Les Etats Fédérés de la Micronésie (FSM) forment une nation souveraine et indépendante composée de quatre états : les îles de Yap, Chuuk, Pohnpei et Kosrae, situés dans l’océan pacifique ouest. Les Sœurs de Marie-Auxiliatrice y sont missionnaires depuis 1980. Même si les îles sont petites, les Sœurs ont leurs rêves. Sr. Sophia partage son rêve avec nous.

Mais à l’âge de 12 ans, je suis allée dans l’île principale afin de poursuivre mes études. Tous les dimanches, je voyais les Sœurs à la Messe. Mon rêve m’est revenu et j’aimais aller à l’église pour les approcher. Un jour après la Messe, une des Sœurs faisait une causerie à l’école Sainte Cécile. Une phrase m’a frappée: « J’ai vu Jésus hier soir et j’ai parlé avec lui. » Cette parole a éveillé en moi un désir profond de voir Jésus et de pouvoir parler avec lui face à face.
Mais en grandissant, j’oubliais mon rêve jusqu’à mon arrivée à l’école secondaire. Là je rencontrais les Sœurs mercédériennes qui donnaient un cours de Bible après la classe. Un jour, en carême, elles nous ont invitées à participer à un weekend de retraite. Pour moi, c’était la première fois. J’étais très fidèle aux temps de prière et de partage. Nous étions invitées à choisir une personne avec laquelle on pourrait partager nos rêves pour l’avenir. J’ai eu la chance de tomber sur ma cousine. Je n’oublie pas cette belle journée de partage sur notre rêve le plus profond. Pour moi, ce n’était pas facile. J’étais en larmes pendant ce partage. Après une longue pause, ma cousine m’a rassurée en me disant qu’elle m’aiderait désormais à réaliser mon rêve.
A la suite de cette retraite, mes amies et mes Sœurs me taquinaient souvent en m’appelant « ma Sœur »…parfois cela me faisait pleurer. Je disais à Dieu : Tu m’appelles à te suivre mais pourquoi est-ce que c’est si dur? Les personnes sur qui je comptais pour m’aider sont celles qui me découragent le plus. Je suis trop faible pour supporter les mots qui blessent. » J’aurais voulu trouver un raccourci pour réaliser tout de suite mon rêve.

Elle a pleuré quand le moment est venu de la quitter mais elle avait pour moi des paroles d’encouragement.
En revenant sur mon histoire, je constate que cela n’a pas toujours été facile mais personne ne m’a poussée à entrer dans la vie religieuse. C’était mon choix et, par la grâce de Dieu. j’y trouve la paix, l’espérance et la force de lui dire « oui » jusqu’à aujourd’hui.
[/ Sr. Sophie Marie (Pohnpei) /]
P.S. Sophie est enseignante à l’école catholique de Pohnpei.

